DAE : État du parc français - l'urgence de l'audit

DAE : État du parc français

Le 21 mars 2024, lors du séminaire ARLoD dans les locaux du Ministère de la Santé, Jean-Louis Coulon, président de Matecir Defibril, a présenté une étude portant sur 6 021 DAE audités entre 2021 et 2023.

Accédez à l’étude et/ou à la vidéo de présentation de l’étude.

Le manque de maintenance des défibrillateurs, un problème de santé publique

En France, 500 000 défibrillateurs sont installés dans des lieux publics. Or, près d’un tiers de ces appareils présenteraient une anomalie ou seraient hors service. Ce constat inquiétant a été fait par notre société, Matecir Defibril, à la suite d’un audit de maintenance.

Pendant 2 ans, entre 2021 et 2023, nous avons inspecté 6 021 défibrillateurs automatisés externes (DAE), et identifié des problèmes de fonctionnement sur près de 60% d’entre eux, dont :

  • des consommables périmés (32,37 % des DAE) ;
  • un mauvais stockage (7,96 %) ;
  • une pile de sauvegarde périmée (3,62 %).

Des chiffres alarmants que nous avons récemment présentés lors d’un séminaire ARLoD le 21 mars 2024, dans les locaux du ministère la de Santé.

 

Quelles sont les conséquences du dysfonctionnement d’un DAE ?

Sur la base de notre audit de maintenance, nous pouvons estimer que près d’un tiers des 500 000 défibrillateurs présents sur le territoire français sont hors service. Cela constitue un réel problème car, chaque année, entre 40 000 et 50 000 personnes décèdent des suites d’un arrêt cardiaque. En cause ? L’absence de prise en charge par des témoins, en attendant l’arrivée des secours.

En effet, dans les premières minutes qui suivent un arrêt cardiaque, la pratique d’un massage cardiaque et l’utilisation d’un défibrillateur augmentent le taux de survie des victimes. Seulement, si le DAE ne fonctionne pas, les témoins ne peuvent pas intervenir. Ils doivent aller chercher un autre appareil, ou attendre l’arrivée des secours. Une perte de temps, qui nuit à la survie d’une victime d’arrêt cardiaque.

C’est pourquoi la maintenance des défibrillateurs est, aujourd’hui, un enjeu de santé publique et doit être effectuée dans les règles pour éviter les risques de dysfonctionnement.

Qui doit veiller au bon fonctionnement d’un défibrillateur ?

Sur la plupart des défibrillateurs en panne, une lumière rouge clignote. Mais encore faut-il que l’appareil ait fait l’objet d’une maintenance afin de s’assurer du bon fonctionnement de ses consommables.

Cette maintenance est une obligation qui pèse sur tout exploitant acquérant un DAE. Elle peut être :

  • faite en interne, mais cette solution s’avère assez contraignante ;
  • externalisée à une société spécialisée dans cette activité, telle notre entreprise Matecir Defibril.

Lors de cette opération, parmi les premières pièces à contrôler ou remplacer, se trouvent les piles, les batteries et les électrodes, qui sont essentielles au bon fonctionnement d’un défibrillateur.

Malheureusement, notre audit démontre que cette maintenance n’est pas réalisée sur de nombreux appareils. Pour remédier à cette situation, notre société et l’association pour le recensement et la localisation des défibrillateurs (ARLoD) demandent une loi pour obliger les exploitants à veiller au bon fonctionnement des défibrillateurs. Une telle loi existant déjà pour les extincteurs.